• Cet  article a été publié dans « Mémoires de la Commission des Antiquités du Département de la Côte-d’Or » Tome V

    Nous ne pouvons mieux connaître la découverte de sépultures faite à Etormay, qu’en reproduisant la note que M. le comte de Sarcus a lue à l’une des séances de la Commission archéologique de la Côte-d’Or, en 1857, en mettant sous les yeux de la Compagnie les objets découverts, qui ont été reconnus devoir appartenir aux barbares de l’époque mérovingienne.

    « Le mercredi 10 septembre 1856, dit M. de Sarcus, je suis allé assister à l’ouverture et à l’extraction de tombeaux anciens découverts récemment dans le département de la Côte-d’Or, entre Etormay et La Villeneuve, mais un peu plus près d’Etormay, en Combe-Bregné. Le champ dans lequel ils se trouvent appartient, de père en fils, à la famille Nicolle d’Etormay ; il descend sur le bois de la Mangeotte, et m’a semblé un peu plus élevé que le reste de la plaine.  Déjà, il y a une quinzaine d’années, on avait découvert, dans ce même champ, un petit emplacement de 17 tombes. Dans l’emplacement exploré le 10 septembre dernier, il y en avait 12, et je pense que de nouvelles recherches y feraient facilement trouver d’autres sépultures.

    Les petit emplacements où se trouvent les tombes sont délimités par des murs ou par des laves. Ce sont des espèces de caveaux où les tombeaux sont les uns contre les autres et orientés les pieds au levant. Les cercueils ou tombes sont creusés dans une seule pierre, avec un couvercle aussi d’une seule pierre, et creusé. Le dessus et les côtés sont extérieurement striés grossièrement dans leur longueur ; aux deux extrémités il y a une cannelure perpendiculaire d’où d’autres stries partent et s’élèvent obliquement.

    La pierre des tombes est blanche, tendre, et paraît avoir été tirée d’une carrière dont la pierre présente le même grain et qui se trouve entre Etormay et Lucenay, mais sur le finage d’Etormay. Ni en creusant, ni dans les tombeaux, que je croirais de l’époque mérovingienne, on n’a trouvé aucune médaille ou pièce de monnaie.

    Dans les tombeaux on a trouvé :

    • des débris d’amphores et de poterie
    • de petits morceaux de verre
    • des ornements en bronze, entre autres une bague faisant cachet, dont l’empreinte est parfaitement conservée et présente des caractères, voici cette empreinte

     

    Autour de Baigneux

     

    • des ornements en verre et en espèce de mosaïque, percés pour colliers
    • dans des tombes d’hommes, des lames de sabre plus ou moins oxydées

    Je soumets à votre examen les objets que j’ai pu recueillir. Je terminerai par l’observation que les os étaient, en général, très bien conservés, et, ce qui m’a paru surprenant, dans plusieurs têtes pas une dent ne manquait et toutes les dents étaient parfaitement saines, fort belles et blanches. J’observerai encore que dans un tombeau de femme se trouvait, près du squelette de se mère apparemment, le squelette d’un enfant.

    Dans la seconde semaine de décembre 1856, on a trouvé près d’un des tombeaux en laves de nombreux débris de vases qui paraissaient très anciens, quelques grains de collier et plusieurs morceaux de verre peints. »

      


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  • Le B II 186 - 23   (1596-1603) est en ligne -restent quelques pages à dépouiller


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  • Orret, près de Baigneux-les-Juifs a une spécialité : le navet d’Orret.

    Il ne semble plus y avoir, à Orret, de culture de ces fameux navets et la graine semble être perdue.

    Bien sûr si quelqu'un a plus d'informations sur le sujet, merci de nous les communiquer.

    A défaut de l’avoir vu, nous avons retrouvé des traces de ce  fameux navet d’Orret dans différents ouvrages.

    Claude Courtépée historien du XVIIIème siècle auteur d’une « Description générale et particulière du duché de Bourgogne » mentionnait en 1781 les « excellents navets d'Orret près Baigneux, comparables à ceux de Saulieu,& un peu plus gros ».

    Dans Archéologie celto-romaine de l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine, Côte-d'or, J.B. Leclère écrit en 1839 :
    « … le village d'Orret produit les plus succulents navets que je connaisse »

    Dans « L'Horticulteur praticien, revue de l'horticulture française et étrangère », P. Joigneaux écrivait en 1857 :
    «Si nous ne préconisons pas le navet de Saulieu, l'une de nos meilleures variétés françaises, c'est qu'ici nous avons échoué dans un premier essai de culture, avec de la graine de choix qui nous avait été adressée de Saulieu même par un de nos amis. Nous avons été plus heureux l'année dernière avec le navet d'Orret. C'est une varíété longue, de la forme et de la couleur de la racine du salsifis blanc, variété très-renommée, et à juste titre, dans le Châtillonnais (Côte-d'Or). Elle n'est pas connue dans le commerce; vous ne la découvrirez sur aucun catalogue. Jusqu'ici, les cultivateurs d' Orret ont eu le monopole de sa culture et ont pris entre eux l'engagement de ne point livrer de graines aux personnes étrangères à leur localité. Ce n'est pas sans peine que nous avons pu nous en procurer l'année dernière. En nous en adressant un échantillon, on a eu soin de nous donner à entendre qu'on nous faisait une véritable faveur.Nous profiterons de cette faveur pour répandre le navet d'Orret, cette année même, dans toute la Belgique, certain qu'on nous saura gré de celle introduction et que la variété en question fera son chemin rapidement.»

    Dans le « Journal d'horticulture pratique de la Belgique », le même P. Joigneaux écrit en 1859 :
    «  Le navet d'Orret, que nous avons introduit en Belgique il y a deux ou trois ans, fera certainement son chemin. Dans nos terrains schisteux, notamment à Saint-Hubert et à Marche, celte variété a conservé les excellentes qualités qui ont établi sa réputation dans le département de la Côte-d'Or. »

    Dans « Révolution agricole ou moyen de faire des bénéfices en cultivant les terres » Valentin-Ferdinand Lebeuf  écrit en 1864 : « Il y a plusieurs variétés de navets ; la meilleure de toutes, selon nous, est le petit navet d'Orret qui est bien supérieur au navet de Freneuse, des Vertus, etc. ; malheureusement, il n'est pas connu et il est fort difficile d'en avoir de la graine bien franche. »

    Dans « Le livre de la ferme et des maisons de campagne » toujours  P. Joigneaux écrit en 1865 :
    « le navet d'Orret, inconnu dans le commerce, bien que délicieux, se rapprochant un peu du navet de Maltot, très apprécié dans le Châtillonnais (Côte-d'Or) »


                                                                             Catherine Etienne


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  • Oncles et tantes sont les frères et sœurs ainsi que les époux des frères et sœurs de nos parents ; par extension, dans certaines familles, l’usage est d’appeler « mon oncle »  et « ma tante »   tous les cousins de vos parents, ce qui est fort commode et évite de faire un impair quand vous ne vous souvenez plus du prénom du cousin en question et que vous ne le situez pas vraiment dans les méandres généalogiques. D’ailleurs dans ces mêmes familles, il est mieux de s’exprimer ainsi et non de dire « cousine Jeanne ». Enfin, vous préciserez à un tiers qu’il ne s’agit pas en réalité de votre propre oncle mais d’un de vos nombreux oncles à la mode de Bretagne ou de Bourgogne.

    Ce terme d’oncle ou tante à la mode de Bourgogne, utilisé aujourd’hui, devait être utilisé depuis fort longtemps et on le retrouve dans les registres paroissiaux.

    Ainsi à Baigneux les Juifs le 27/11/1731, au mariage de Nicolas Gueneau avec Philiberte Roy, orpheline de père et mère, le curé après avoir cité les oncles Jacques Cheureux et Jacques Roy, cite comme autre témoin «Nazaire Roy aussi son oncle à la mode de Bourgogne». Ce dernier, cordier, était effectivement le cousin germain de Jean Roy également cordier, père de Philiberte Roy.

    Nazaire Roy (1685-1743) était le fils de Vincent Roy (1645-1719) cordier à  Baigneux.
    Jean Roy (+1707) était le fils de Renaud Roy (1644-1726), cordier à Baigneux.
    Enfin Renaud et Vincent étaient frères et enfants de Guillaume Roy et Claudine Naudo
    t.

    De même à Langres (Haute-Marne), le curé de St Pierre utilise aussi à deux reprises ce terme d’oncle à la mode de Bourgogne :

    - le 06/11/1765 au baptême de François Millot, fils de Pierre Millot et Marie Branchet, le parrain est François Caubert son oncle à la mode de Bourgogne.
    François Caubert était effectivement le cousin germain de Pierre Millot, le père du nouveau né.

    - le 13/09/1768 au baptême de Anne Millot, fille de Simon Millot et Agathe Jacotin , la marraine est Anne Caubert fille d’Etienne Caubert, sa tante paternelle à la mode de Bourgogne.
    Anne Caubert était effectivement la cousine germaine de Simon Millot, le père de Anne .

                                                                            Jérôme GALIMARD


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  • ..... 

    mon loisir est la généalogie. J’ai fait beaucoup de césariennes pour donner des enfants en bonne santé à leurs parents. J’ai aussi beaucoup parcouru d’archives, de registres paroissiaux recouvrant plusieurs régions de France.

    Trois actes d’inhumation ont retenu mon attention, j’y ai retrouvé une pratique bien particulière : le fait de pratiquer une césarienne sur une « parturiente »  décédée.

    - Montbard : « Dame Edmée Guilleminot âgée d’environ trente trois ans épouse de monsieur Jacque de Riviere capitaine au régiment de Crouhy morte le 31 août 1709 après avoir reçu les derniers sacrement et inhumée le jour suivant …avec un enfant mâle qui fut tiré de son sein après la mort comme Saint Raimond nonnate dont on fait la fête le dit jour 31 août fut tiré de celui de sa mère, le dit enfant mâle reçut le baptême par monsieur le médecin Tremisot et mourut une demi heure après »

    - Perrancey ( Haute-Marne ) : « Ce jourd’huy huit décembre 1747, a été inhumée au cimetière de Perrancey Marguerite Catherinet femme de Claude Millot morte en couches dont on a fait ouverture pour avoir son fruit, le chirurgien ayant déclaré avoir donné le baptême au dit enfant…une fille qui a été inhumée avec sa mère la dite femme munie des sacrements … »

    - Poiseul la ville et Laperrière : « Jeanne Plaisant épouse de Jean Lagarde laboureur à Poiseul la Ville munie des sacrements de l’église agée d’environ quarante ans est décédée le six novembre 1782, le lendemain a été inhumée avec son fils n’ayant donné aucun signe de vie après avoir été ondoyé ; fut remis dans le sein de sa mère, d’où il avait été tiré par l’opération de césarienne faite par monsieur Doucet chirurgien à Frolois après la mort de la dite mère … »

    Je n’ai donc rencontré cette pratique que trois fois, on peut se demander quel était le but de cette césarienne, peut-être voulait-on sauver l’enfant mais nous sommes en droit de rester sceptique devant une survie d'une demi-heure d’un enfant extrait après le décès de sa mère. En effet la mort maternelle arrête tout apport d’oxygénation au fœtus et celui-ci meurt très rapidement dans le ventre de sa mère ( in utero ) ; l’autre but serait de faire éviter les « LIMBES »    à l’enfant  (Limbus puerorum : limbe des enfants qui reçoit les âmes des enfants morts avant d’avoir reçu le baptême ). Ces limbes qui ont émergé au XIIIème siècle dans la pensée scolastique, ont longtemps fait partie de l’enseignement catholique mais  ne peuvent plus être considérées aujourd’hui comme une vérité de foi (20/04/2007 commission théologique internationale de l’église catholique romaine). Les limbes constituaient une réponse théologique à la question du devenir de ces âmes qui, sans avoir mérité l’enfer, étaient exclues du paradis à cause du péché originel.

    Le cas de ces enfants morts sans baptêmes ont vu l’apparition de « sanctuaires à répit » où l’enfant ressuscitait miraculeusement le temps de recevoir le baptême. L'ermitage du Val de Seine à Baigneux a été l'un de ces endroits.

    Une autre pratique était de baptiser un membre apparent quand l’accouchement s’avérait difficile ou introduire avec la main ou une seringue afin de toucher l’enfant à l’aide d’eau tiède bénite .

     

                                                                                             Jérôme GALIMARD

    descendant de ce médecin Trémisot, de ce Claude Millot et de sa seconde épouse et descendant du frère de cette Jeanne Plaisant.
    Ce frère n’est autre que Jean Baptiste Edme Plaisant  propriétaire de la Maison Seigneuriale de Baigneux au début du XIXème siècle et époux d’une Tremisot.  Leur petit-fils Joseph Galimard né à  Baigneux les Juifs et a épousé une Jeanne Millot descendant de ce Claude Millot.

    Informations sur les Limbes tirées de Wikipédia


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