• Des trésors à Baigneux

    Qui n’a pas rêvé un jour de trouver un trésor, dans un vieux mur, dans son jardin, sur le bord de la route ou ailleurs…

    C’est arrivé plusieurs fois à Baigneux.

    Le curé Lereuil cite dans son livre sur les anciens curés, qu’en 1365 Jean de Saulx bailli de la Montagne reçut 1000 pièces d’or trouvées sous un tas de pierres au bout de la ville de Baigneux (quel bout ?) et en 1680 un tanneur fut enrichi par quantité de monnaie qu’il découvrit près de sa tannerie. Comme il n’en fit pas mystère, les imaginations s’échauffèrent et quantités de pierrailles furent remuées dans l’espoir d’obtenir le même résultat !

    Pierre Vez dans son livre « 1917 L’Amérique débarque au village » mentionne sans en préciser la date, en indiquant seulement que la découverte a eu lieu quelques années auparavant, qu’un trésor a été découvert dans un jardin situé sur les fossés croisant la route des Laumes, grâce à un heureux coup de pioche dans un vieux pot enfoui sous la terre. Selon les lois de la république l’inventeur dut restituer à l’administration la moitié des 150 pièces d’or découvertes.

    Plus étonnant encore est cette histoire de trésor qui se situe en juillet 1681 et où personne (sauf peut-être les intéressés) ne sut jamais le fin mot de l’histoire.

    Deux jeunes garçons Guillaume Malteste, environ 10 ans et Claude Racine environ 12 ans gardaient les dindons de leurs maîtres, la veuve Odin et Claude Guenepin, le 22 juillet jour de Sainte Madeleine, sur le grand chemin de Dijon, près de la Croix de Pierre Guenebault qui est proche du chemin qui tire à l’ermitage (donc près du château d’eau actuel). Ils remarquèrent une besace de peau qui était fermée par une courroie de cuir. Ils l’ouvrirent et trouvèrent des pièces jaunes et blanches (d’or et d’argent). Ils remplirent leurs chapeaux mais comme il en restait encore, que leurs chapeaux étaient trop lourds et qu’ils ne voulaient pas abandonner leurs dindons,  ils décidèrent de  les remettre dans la sacoche et de la cacher dans un buisson en mettant des pierres dessus. D’après leurs déclarations ils rencontrèrent alors deux hommes du village, Pierre Prieur tonnelier à Baigneux et Jean Guyot marchand à Baigneux, à qui ils dirent qu’ils venaient de trouver de l’argent et l’endroit où ils l’avaient caché. Sur quoi les hommes leur auraient conseillé de rentrer promptement au village car ils venaient de voir un loup qui pourrait manger leurs dindons, ces hommes les auraient également menacés de leurs bâtons parce que les enfants ne voulaient pas s’en aller !

    Les deux garçons seraient retournés le lendemain et n’auraient plus rien trouvé. Bien évidemment ils en ont parlé à quantité de gens dans le village  qui ont tous une version différente mais tous ceux qui sont mis en cause déclarent être revenus le lendemain sur les lieux et ne plus rien avoir trouvé, aussi bien les adultes que les enfants, s’accusant les uns les autres d’être allés de nuit récupérer le précieux butin …

    Ce fut donc la foire d’empoigne à Baigneux et certainement l’occasion de régler de vieux comptes familiaux ou autres. Ce  trésor sur lequel beaucoup de personnes ont dû fantasmer mais que peu ont vu, s’il a jamais existé, fit couler beaucoup d’encre et le greffier de la prévôté de Baigneux eut beaucoup de travail pour rassembler les dépositions de tous ceux qui de loin ou de près, auraient pu savoir ou avoir vu quelque chose. Le procureur du roi et le curé s’en mêlèrent afin d’inciter les dépositaires à se déclarer mais il semblerait que ce trésor, évalué on ne sait comment à plus de 10 000 livres, se soit volatilisé.

    Ce trésor ci n’était pas enfoui mais semblait être au bord du grand chemin de Dijon c’est à dire sur la N71 actuelle. Qui donc avait bien pu perdre une telle fortune sans s’en apercevoir, était-ce réalité ou affabulation d’enfants rêvant de la fortune ?

    A quand le prochain ? A vos pioches, pelles, détecteurs de métaux (dans votre propriété exclusivement bien sûr) … et grilles de loto !

    Mis en forme à partir d’un fait extrait  des registres du greffe de la prévôté royale de Baigneux-les-Juifs (AD21 B II/299).

    Catherine Etienne/Geneviève Lefebvre


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